Lorsqu’on voyage seul(e), on a que soi sur qui compter.
Encore plus qu’à l’habitude, on se révèle être son meilleur ami, mais aussi son pire ennemi.
On ne peut pas taper sur l’épaule de son compagnon de voyage pour porter un sac trop lourd ou encore pour trouver son chemin.
On se retrouve un peu forcé de se faire confiance et donc de prendre l’entière responsabilité de ce qui se passe. Prendre ses responsabilités c’est comprendre que l'on ne fait que des choix,
et que chaque situation est le fruit d’une décision préalable.
Quand on décide de se lancer seul (e) dans n’importe quelle aventure qu’il soit, c’est avant tout un challenge qu’on se lance à soi même.
Partir loin, à 30h de chez moi, sans repère, sans parler anglais, était un de mes grands challenges.
On apprend à être son propre repère. Peu importe où l’on se trouve.
Ce challenge que je me lançais était animé par l’envie de dépasser mes peurs. J’en ai fait un moteur.
Mais à bien des moments cette peur se retourne contre nous, et nous fait douter de tout. J’ai alors appris que ce sentiment touche chacun d’entre nous et qu’il est NORMAL. Par conséquent accepter ce sentiment et faire preuve de bienveillance envers soi est la meilleure réponse.
« Self love is accepting the truth that we need healing and then doing something about it. »
Être seul(e) face à soi même, est une façon d’être à l’écoute de soi.
Du flux d’énergie qui nous porte, par conséquent de tout ce qui nous entoure.
On est sensibilisé à ce qui se passe en nous et dans notre environnement. On découvre une part de soi que l’on ignorait jusqu’ici.
On apprend à se connaître dans des situations nouvelles.
Pour ma part le courage aura été mon mot d’ordre.
Un événement m’a particulièrement marqué. Il s’agit d’un tremblement de terre survenu en Nouvelle-Zélande, de magnitude 8.
Je me suis découverte très réactive et brave dans une situation extrême. Une succession de secousses durant la nuit m’a fait me dire qu’il fallait quitter la ville à tout prix. Quelques heures plus tard je sautais dans le premier bus, qui était aussi le dernier jusqu’à l’intervention des secours quelques jours plus tard.
« You will learn a lot about yourself if you stretch in a direction of goodness, of bigness, of kindness, of forgiveness, of emotional bravery. »
Une autre expérience m’a marqué elle aussi.
Je me suis rendue en Thaïlande afin de méditer pour la première fois en 2018.
Ici j’ai pris conscience des limites que mon esprit tentait de m’imposer. Bien sûr la plupart du temps je lui donnais raison alors qu’il n’en est rien. Mediter jusqu’à 5 heures par jour pendant 10 jours n’a pas été chose facile. Non pas parce que je devais rester assise. Mais parce que je devais me faire face.
Je ne pouvais pas me mentir, ni même fuir la situation. Et ma vulnérabilité était mise à jour. D’abord je l’acceptais difficilement, puis je réalisais que c’était tout simplement moi derrière tout ça.
Cette mise à nue était douloureuse, mais c’était une porte qui s’ouvrait à moi. Ce qui est douloureux offre l’occasion d’accéder à une partie de soi que l’on ne voit pas d’ordinaire. Il faut alors saisir cette opportunité pour creuser plus profondément en soi.
« Grandir est douloureux. Changer est douloureux. Mais rien n’est aussi douloureux que de rester bloquer à un endroit qui n’est pas fait pour toi. »
Se faire face est le plus beau cadeau qu’on puisse se faire. S’offrir le loisir de se regarder, de s’observer et de s’écouter. Être loin de toutes les distractions qui font oublier qui nous sommes. Ne pas se dissimuler et accepter sa vulnérabilité.
« La vulnérabilité est le seul état authentique. Être vulnérable signifie être ouvert. Être ouvert à ses blessures mais aussi à la beauté. Ne dissimule pas ta vulnérabilité. C’est ton plus gros atout. Les meilleures choses, gens ou situations, ne peuvent venir à toi que si tu es vulnérable. »
Poser un regard tendre et bienveillant sur soi, est mon nouveau mantra.
Avec amour,
Kahina
Comments